vendredi 6 mai 2011

L'éternité est un écran plasma

Ça y est, je suis cuit. Je vois embrouillé, puis plus rien. C'est une fin pathétique, certes, mais comme tant d'autres finalement. La fin du monde, de mon monde. De tous ces lieux, de tous ces personnages ensevelis sous les connections synaptiques. Au lieu de voir défiler ma vie, je vois défiler cette vie que je n’ai pas eue. La vie qu'on aurait du mener, les choses qu'on aurait du faire, dire, commencer. Un Himalaya de choses à regretter en somme. Ces enfants que je n'ai pas eus, ces voyages que je n'ai pas faits, Céline et son Voyage au bout de la nuit dont je n'ai incidemment jamais vu le bout, ces oeuvres que je n'ai pas écrites, les déclarations d'amour échouées aux portes du coeur...

Après ce visionnement, j'ai de moins en moins d'énergie, le poids du corps tout entier comme un couvercle d'une terrible lourdeur qui réprime tout.

Puis vous êtes assis là, comme un con, à ma place de con. L’Éternité c’est un écran plasma avec des bandes multicolores. Plus personne pour crier Action! Pas d'indien ou de voix caverneuse pour vous envoyez un générique. Vous observez un poste de télé qui ne diffuse rien  du tout. Une bouteille de vodka entre les genoux, vous ne pouvez dire si vous êtes bien ou mal. Vous faites un avec le fauteuil d'osier. Vous êtes digne du néant.

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